Immobilier d'entreprise et Brexit : les conséquences potentielles d’un « no deal »

Elisabeth Lelogeais 01 avr 2019
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

À quelques jours de l’échéance du 12 avril et de la possibilité d’un « no deal » du Brexit, les mouvements des entreprises s’intensifient et les métropoles européennes brandissent leurs atouts.

Image
Immobilier d'entreprise et Brexit : les conséquences potentielles d’un « no deal »
Le no deal mettra fin à tout accord. © lazyllama
Sommaire

Une accélération des mouvements des entreprises liées au Brexit

La possibilité d’un « non deal » est très présente dans la classe dirigeante britannique et européenne. Elle l’est aussi pour les entreprises implantées outre-Manche. Face à l’incertitude grandissante, elles s’activent à transférer capitaux et emplois au sein des différents pays de l’Union Européenne. Si Knight Frank refuse de parler d’hémorragie, le Conseil en immobilier d’Entreprise fondée voici 120 ans en Grande Bretagne, il note toutefois une accélération des délocalisations. Avec 349 projets certains et potentiels, le mouvement a été multiplié par deux entre 2017-2018 tandis que près d’une cinquantaine de mouvements a déjà été comptabilisée depuis le début de cette année. La finance constitue la très grande majorité des projets, la perte du passeport européen, utilisé par 5500 sociétés dont un certain nombre de sociétés non britanniques utilisant Londres comme porte d’entrée dans l’Union Européenne. L’audiovisuel et le secteur pharmaceutique songent aussi à venir sur le Vieux Continent et à attirer les talents.

Dublin, Luxembourg et Paris raflent la mise

Toutes les capitales européennes mettent en avant leurs atouts : dynamisme économique, souplesse du cadre fiscal, qualité de vie… Trois villes se détachent : Dublin se pose en chef de file avec 86 projets, suivie par Luxembourg (55) et Paris (47). La capitale, où s'installe Bank of America, sur 10 000 m² rue La Boetie, joue à égalité avec Amsterdam (47). Cette dernière ne cherche pas, selon Knight Frank, à attirer les acteurs n’appartenant pas au monde de la finance, avec la venue de sociétés audiovisuelles et pharmaceutiques. En nombre d’emplois, les effectifs demeurent modestes, confirmant que le Brexit n’a, jusqu’alors, créé qu’un nombre restreint de postes au sein de l’Union et a détruit assez peu d’emplois financiers à Londres.

Paris QCA séduit mais La Défense a une carte à jouer

Paris demeure une destination de choix pour le secteur de la finance : 43 % des projets proviennent de sociétés de gestion d’actifs et de courtage ou des fintechs. Britanniques, Américains et Français sont à l’origine de ces mouvements. Les entreprises intéressées sont, le plus souvent, implantées de longue date et peuvent pour l’heure, loger d’éventuels rapatriés du Royaume-Uni, ce qui explique que les prises à bail sont encore modestes. Le Brexit dur pourrait changer la donne, sachant toutefois que le parc locatif du marché francilien est bien plus vaste que celui des autres places européennes et La Défense pourrait constituer une excellente solution de report.

La Défense va profiter de la commercialisation de grands ensembles très qualitatifs. Elle dispose aussi d’un autre argument de poids puisque le quartier d’affaires accueille grandes entreprises et institutions financières. Déjà, l’Autorité Bancaire Européenne vient d’y arriver »

David Bourla, directeur Etudes et recherche chez Knight Frank France.

Cet article vous a été utile ?

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
Ces articles peuvent vous intéresser
A la une !