Chantal Zimmer « La franchise n’est pas une assurance tous risques »

Elisabeth Lelogeais 22 déc 2015
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Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la Franchise nous parle des obligations respectives du franchisé et du franchisseur et nous livre quelques conseils.

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Chantal Zimmer « La franchise n’est pas une assurance tous risques »
Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la Franchise. © DR
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Agorabiz. La franchise est en plein essor. Qu’est-ce-qui motive les candidats ?

Chantal Zimmer. C’est tout d’abord le souhait de créer une entreprise puisqu’il faut avoir à la base une mentalité de chef d’entreprise pour réussir. C’est aussi un souhait d’être indépendant tout en bénéficiant d’outils donnés par l’affiliation à un réseau.

Et plus concrètement ?

Quand vous adhérez à une franchise, vous adhérez à une enseigne et à un franchiseur qui va vous donner la notoriété de la franchise et aussi son savoir-faire en vous transmettant les ficelles du métier que ce soit en formation initiale et continue, en matière fiscale, en matière de droit du travail pour les salariés ou agents commerciaux d’une équipe, en matière juridique…Mais le franchisé reste avant tout un chef d’entreprise qui fixe ses objectifs, recrute si besoin est, recherche des clients…Mais il n’est jamais seul, le franchiseur ayant l’obligation de l’aider.

Le franchisé est un patron d’entreprise qui minimise ses risques, s’adossant à une marque reconnue, mais qui prend néanmoins des risques ».

3 464 franchisés en 2014 en immobilier selon la Fédération française de franchise.

On a l’impression qu’il n’y a pratiquement pas d’aléas pour le franchisé ?

Attention. Il faut être très transparent là-dessus. Le franchisé est un chef d’entreprise à part entière et à ce titre, il prend donc les risques d’un chef d’entreprise. Mais c’est un patron qui minimise ses risques puisqu’il bénéficie d’outils de gestion, de formation, de communication, de mise en commun de fichier notamment en immobilier. Ces outils lui sont d’un important soutien, en temps et en argent. Un agent immobilier non franchisé aujourd’hui peut, peut-être, connaître des difficultés. Ce qui n’exclut pas certains franchisés  même en immobilier et compte tenu de la conjoncture, de subir parfois des revers dans la mesure, je le redis, où il est son propre chef d’entreprise.

Quel est le statut du franchisé ?

Le franchisé est propriétaire de son fonds de commerce ou de son pas de porte selon les différents termes. Il peut le revendre comme n’importe quel autre fonds de commerce sous réserve que son successeur achète aussi son enseigne et qu’il doit respecter les fondamentaux du franchiseur. Côté local, le franchisé peut être locataire ou propriétaire au même titre  que n’importe qui.

Quelles sont les obligations financières du franchisé par rapport au franchiseur ?

Le franchisé doit s’acquitter d’un droit d’entrée qui regroupe l’accès à la marque, les services apportés avant et après l’ouverture en matière de formation, de gestion, etc. Puis, au cours du contrat, il y a des royalties à servir au franchiseur qui se font en général tous les mois dans les franchises immobilières.

Si la franchise séduit chaque année de plus en plus de Français souhaitant créer leur propre entreprise, c’est que ce modèle de commerce a fait ses preuves ».

51 milliards d’euros, c’est le chiffre d’affaires de la franchise depuis sa création.

Y-a-il des franchises plus chères que d’autres ?

En fait, il n’y a pas de règles stricto sensu. Tout dépend, grosso modo, de la notoriété de la marque et des services apportés par le franchiseur.

Quels conseils donneriez-vous à un candidat à la franchise ?

Je dirai que la première étape est de se renseigner sur ce qu’est la franchise qui est une stratégie de développement mais qui a aussi ses exigences. Pour être très pratique, si vous êtes franchisé, vous devez respecter les couleurs des bureaux et des logos puisque celles-ci représentent l’enseigne vis-à-vis des clients actuels ou futurs. Cela n’est pas insurmontable, loin de là. Mais il faut bien en avoir conscience. Il faut aussi bien sûr, vérifier la solidité de la structure du franchiseur. Après, d’autres facteurs plus personnels entrent en ligne de compte comme le feeling, la méthode de travail selon que l’on recherche plus une méthode anglo-saxonne ou au contraire européenne comme cela peut être le cas en immobilier. Et se renseigner très en amont lors de salons pour glaner le plus d’informations possible sur les diverses enseignes, les comparer, comparer aussi les méthodes de travail.

Bon à savoir

Créée en 1971, la Fédération française de la Franchise a pour but de faire de la Franchise un outil de développement et de dynamisme économique. Elle représente le 1er marché européen et un chiffre d’affaires global de 51,45 milliards d’euros. Chantal Zimmer en est la déléguée générale depuis 1985.

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