Action cœur de ville, un plan de 5 Mds€ pour relancer le commerce

Elisabeth Lelogeais 15 déc 2017
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Ramener les grandes enseignes et stopper, au cas par cas, l’installation des grandes surfaces, en périphérie des villes moyennes, sont un des grands axes de la politique gouvernementale pour enrayer l’hémorragie des commerces des villes moyennes et de leurs habitants.

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Action cœur de ville, un plan de 5 Mds€ pour relancer le commerce
Le gouvernement s'est inspiré des actions de Cahors pour enrayer la vacance commerciale. © David LEBRUN
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Des actions pour redynamiser le commerce des centres-villes

C’est à Cahors, ville de 20 000 habitants et préfecture du Lot, que s’est tenue la seconde conférence nationale des Territoires. Les pouvoirs publics, dont l’un des objectifs est de freiner le déclin des commerces de proximité dans le centre des villes, le chômage, la disparition des habitants et celle des infrastructures publiques, ont accordé une enveloppe globale de 5 Mds € sur cinq ans au travers du plan « Action cœur de ville ». Ce plan concernera seulement les villes qui passeront un contrat avec l’Etat. Plusieurs actions ont été envisagées :

  • La dispense d’autorisation d’exploitation commerciale pour l’ouverture d’une boutique.
  • La possibilité d’ouvrir des surfaces supérieures à 1 000 m² avec un passage allégé devant la commission départementale d’aménagement commercial.
  • La création de foncières via la Caisse des dépôts pour acheter des murs des boutiques en centre-ville.
  • Le gel des projets des centres commerciaux par les maires des villes dont l’ouverture présenterait un danger pour le commerce en centre-ville. En revanche, le moratoire demandé par l’association Centres-villes en mouvement n’a pas été retenu.

Il y a urgence de redonner vie à des centres-villes délaissés, vidés de leurs commerces, de leurs services et parfois de leurs habitants »

Edouard Philippe, Premier Ministre.

Loyers élevés, retail parks... les sources de désertification des villes moyennes

Les hypermarchés et les retail parks à proximité des villes moyennes ont tué le commerce en centre-ville. Dans ces deux formes de commerce, leur installation sur du foncier en périphérie, peu cher, permet des loyers plus attractifs qu’en centre-ville. Sans compter une fréquentation importante qui génère inévitablement plus d’achats. De nombreux commerçants ont ainsi cédé à la sirène des commerces de périphérie, sonnant du même coup le glas des commerces des rues centrales, piétonnes ou pas. Ne manquait plus que l’e-commerce pour porter le coup fatal. D’autres causes aussi entrent en ligne de compte comme la fiscalité confiscatoire au niveau de la transmission des entreprises familiales qui découragent les héritiers à persévérer dans cette voie.

Le commerce de centre-ville, un maillon de la vie urbaine

Grilles fermées, vitrines blanchies, enseignes délabrées… certaines villes moyennes, sous préfectures ou pas, affichent ce spectacle de désolation en plein cœur de leur cité historique ou dans les rues adjacentes. Même les commerces qui subsistent ne font que « vivoter ». Un phénomène inquiétant pour les commerces à louer ou à vendre mais aussi pour la ville. L’absence de commerce fait fuir les habitants à commencer par les commerçants eux-mêmes qui habitaient au-dessus, fait fuir les emplois, fait fuir les services publics, les équipements culturels, sportifs… C’est donc l’équilibre de toute une ville qui est en jeu.

Bon à savoir

Pour sauvegarder les commerces en centre-ville, certaines municipalités investissent dans les locaux commerciaux délaissés. Elles les préemptent, les rénovent, les relouent à des conditions avantageuses mais veillent à ce que ces commerces puissent être attractifs toute l’année.

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